SUR L'INTIFADHA  POPULAIRE  EN  ALGERIE  2019





sur intifada hirak algerie 2019

Juin 2019.
ISBN : 979-10-97177-09-6



 Au fur et à mesure du développement de l’intifadha1 (soulèvement) populaire en Algérie depuis le 22 février 2019, les présents textes l’ont accompagnée. il a semblé utile de les recueillir en un ensemble. Le but est de fournir une vue panoramique de ce mouvement social dans ses divers aspects.
  Cette intifadha étant encore en développement, le recueil des articles l’est également. D’autres s’y ajouteront au fur et à mesure2. Plutôt que classer les textes selon des thèmes fondamentaux, leur présentation en fonction de leur date de parution permet de constater quels genres de problèmes surgissent au fur et à mesure, et quelles hypothèses de solutions sont proposées.
  L’indication de la date de parution des textes facilite l’appréciation de la phase d’évolution du processus social. La précision du journal de parution permet d’accéder éventuellement aux intéressants commentaires de lectrices et lecteurs.
  Les textes ayant trait à la situation précédente au mouvement sont présentés dans le recueil intitulé « Vers l’intifadha populaire en Algérie 2019 ».
      Quelques articles eurent des titres différents en fonction du journal de parution ; ils sont indiqués. Pour supprimer les répétitions inutiles, certaines notes ont été adaptées à ce recueil. Des erreurs typographiques, existantes lors de la publication des textes, ont été corrigées.
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1 La justification de l’emploi de ce terme est fournie dans l’article « Hirak ou intifadha ? ».
2 Pour le savoir, prière d’envoyer un message de courriel, avec l’objet « Textes nouveaux », à Contact




  

    Après les manifestations populaires de décembre 1960, où je connus mon plus grand bonheur, parce que j’ai vu le peuple algérien s’affirmer de manière indépendante, même du parti FLN qui dirigeait la guerre de libération nationale, voici le second jour de mon plus grand bonheur : le 22 février 2019.
  Ce jour-là, celles et ceux qui furent traités avec mépris de « gâchi », de « populace », celles et ceux au sujet desquels certains déclarèrent « se tromper de société », et d’autres vouloir « changer de peuple », celles et ceux au sujet desquels un journaleux parla d’ « obsédés sexuels » totalement engloutis dans l’obscurantisme religieux, enfin, ces hommes et femmes méprisés, dénigrés, calomniés ont fini par démontrer la dignité qui sommeillait en eux. Ces hommes et femmes, jeunes et vieux ont fait davantage. Ils se sont unis au-delà des clivages dans lesquels des oligarchies manipulatrices voulaient les tenir : une vision cléricale ou ethnique.
   Et cette union, là est le meilleur, s’est réalisée sans partis, sans organisations, sans chefs. Certes ! il est possible que des agents occultes, cherchant à réaliser leurs seuls intérêts de caste, ont suggéré, agi pour attiser et encourager ces manifestations, en suggérant une unique revendication : le refus de la candidature de l’actuel chef de l’État. En effet, focaliser les revendications sur le seul refus de cette candidature, sans évoquer le droit fondamental à la justice sociale réelle, quelque soit le Président qui sera élu, risque de faire le jeu de ces agents occultes, en remplaçant une caste anti-démocratique par une autre, apparemment démocratique. Car il est fondamental de comprendre ceci : le problème essentiel et déterminant n’est pas uniquement une élection présidentielle, mais celui du choix d’un système social où la majorité d’un peuple ne soit pas exploitée économiquement, dominée politiquement et conditionnée idéologiquement par une caste, fut-elle « démocratique ». La question primordiale, donc, ne se limite pas à changer de Chef, mais de système social. Certes, un long voyage commence par des premiers pas, cependant qui veut voyager loin ménage sa monture.



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