Défense des langues populaires :
le cas algérien





langues populaires algerie

ISBN 979-10-97177-02-7
Juillet 2018

 
En Algérie, les problèmes linguistiques sont l’un des graves aspects des conflits sociaux. L’instrument langagier est une question d’identité psycho-culturelle et un moyen d’aliénation dominatrice ou d’émancipation libératrice. Si l’une des langues maternelles, le tamazight, a finalement été relativement reconnue, la seconde, la dziriya (arabe parlé algérien), est totalement ignorée et déniée.
Ces thèmes sont examinés à la lumière de l’histoire linguistique mondiale, en Occident comme en Extrême et Moyen-Orient : pourquoi et comment ce qu’on appelait les « dialectes » du « vulgum » sont devenus des langues à part entière, de connaissance et de culture, puis officielles.
L’exposé, évitant le langage de « spécialiste », s’adresse aux personnes ordinaires, tout en permettant aux linguistes de trouver de quoi nourrir leurs travaux.
Enfin, cet essai est un pavé dans la mare linguistique, une « défense et illustration » des langues populaires en Algérie. Les thèses présentées remettent en question les deux conceptions dominantes : le « retour aux sources » et le « butin de guerre », au bénéfice des idiomes maternels, authentiques bases d’une société qui retrouve son identité, de manière libre et solidaire.







Table des matières

Avant-propos
Tableau de transcription
I. INTRODUCTION : TAGDÎME
II. DÉFINITIONS : TAHDÎD
III. COMMUNICATION, DIRECTION, DOMINATION : BLÂGH, TAGYÎD, SAÏTARA
IV. DOUBLE DÉPENDANCE CONTRADICTOIRE : AL MOUKH LAHOUAL (Le cerveau qui louche)
V. RÉSILIENCE : A SLÂK
VI. PROPOSITIONS
VII. CONCLUSION : AL KHLÂS




  

  A mon retour au pays après 40 ans d’absence quasi continue, j'ai entendu avec une émotion profonde parler algérien, en langue arabe, à Oran, puis taqbaylit, en Kabylie, et touareg, au Sahara. Sans comprendre ces deux derniers langages, j'en appréciais la musicalité.

      Ensuite, le hasard m’a fait lire un article intitulé :

«Qu'aurait été l'Algérie si on avait osé institutionnaliser le dialecte algérien au lendemain de l'indépendance ? Peut-être une grande nation.»
  Puis, ma mère m'a raconté sa longue existence, dans notre idiome ; plus de vingt heures furent enregistrées. Enfin, j'ai reçu des sms et des courriels ; ils utilisaient notre langue maternelle, transcrite en lettres latines. « Mais, c'est possible ! Et c'est beau ! » ai-je constaté.
   Le déclic décisif sur l'importance du langage maternel, le mien en particulier, fut mon contact approfondi avec l'une des langues les plus prestigieuses de la planète : la chinoise. Quand j'ai appris comment elle s'est formée, de vernaculaire jusqu'à devenir un instrument de connaissance et de culture, je me suis dit : pourquoi pas ma langue maternelle ?

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